Contact
mail : charlottetanguy (at) orange (dot) fr
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Took part in
Carré d'Art, Nîmes, group exhibition "Nouvelles Vagues", CNAP, 11.11.2016 - 22.01.2017
Public commission "Nouvelles Vagues", CNAP, 2015
MACK first book award shortlist, 2015
Hyères international festival of fashion and photography, 2014
Institut Français Hors-les-murs program laureate, 2012
Fundacion Botín residence in Santander, selected by Paul Graham, 2011
Sélection Voies Off des rencontres d'Arles, 2011
Work exhibited in Villa Noailles (Hyères), Carré d'Art (Nîmes), Science museum’s Media Space (London), and festivals (Arles Voies-off, Boutographies, Fetart Circulations…)
Collections
Centre National des Arts-Plastiques (France), National Photography Collection (U.K.)
Education
Graduated from Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs, Paris (2004),
and Ecole supérieure Estienne, Paris (2000)
Texts
(FR) Fabien Ribery, l’intervalle, “La photographie comme un tympan”
On imagine davantage la street photography dans les rues de Chicago, New York et Detroit, qu’à Moscou, Saint-Pétersbourg et Novgorod, parce qu’on associe cette photographie incluse dans le flux de la vie à la modernité urbaine, que n’incarnent pas forcément dans notre imaginaire les villes russes.
In a sense, bel ouvrage malicieux de Charlotte Tanguy (éditions Loco), nous entraîne ainsi en Russie, composant des correspondances – la première image du livre dialogue avec la dernière, la deuxième avec l’avant-dernière, etc. -, inventant des hasards. En exergue, une citation de Samuel Beckett (seul texte) qui en dit long sur les intentions de l’artiste : « (…) D’une part le dehors. De l’autre le dedans. Ça peut être mince comme une lame. Je ne suis ni d’un côté ni de l’autre. Je suis au milieu. Je suis la cloison. J’ai deux faces et pas d’épaisseur. C’est peut-être ça que je sens. Je me sens qui vibre. Je suis le tympan. D’un côté c’est le crâne. De l’autre le monde. Je ne suis ni de l’un ni de l’autre (…) ». La photographie se fait donc lisière, intermédiaire entre les espaces du dehors et ceux du dedans, pure surface de captation d’un univers intérieur informé par un monde extérieur.
La couverture sérigraphiée déroute, qui est une déclinaison du mot « poète », soit le verbe… creuser, en russe. Chaque image produite est ainsi un petit mystère limpide, invitant chacun à suivre ses premières impressions, tout en s’amusant souvent à les troubler finement. Des nuques sont penchées, un homme d’origine asiatique porte la main à la bouche, une histoire est là dont nous ne connaissons pas les paramètres fondamentaux. La construction de microfictions procède d’un effet de cadrage, d’une suspension des corps dans l’image, de regards dont nous ne devinons pas exactement la direction. Nous sommes en Russie, mais ce pourrait être en Belgique ou sur un plateau de tournage dans un vaste studio. Les événements se succèdent, des accidents, des embrasements, des inquiétudes, perceptibles sur les visages. On scrute des indices, on cherche à interpréter tel ou tel signe, on dérive, on rêve, on s’étonne doucement. La cocasserie se fait discrète, l’apparente banalité des situations étant souvent chargée d’un humour léger.
Regarder ensemble des images éloignées dans le livre provoque souvent un effet de stupeur lorsque surgit le diptyque : des situations se répondent, ou des matières, ou des gestes, ou les décors urbains devant lesquels marchent les personnages. Nous sommes les protagonistes d’un ballet que nous ne percevons pas. Nos corps agissent, sont agis, discutent sans le savoir avec d’autres corps que nous ne verrons probablement jamais. C’est de cette magie existentielle dont In a sense, travail salué par Paul Graham à juste titre, se nourrit, faisant de la métaphysique avec de la photographie de rue.
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(FR) Pascal Beausse, CNAP, “Nouvelles vagues œuvres d’art imprimé”
Charlotte Tanguy pratique la photographie en marchant. Elle se plonge longuement en un lieu, dans une succession de voyages au cours desquels elle travaille inlassablement sur le seuil de territoires autres. “je ne suis pas une étrangère, mais j’ai besoin d’être un corps étranger”, affirme-t-elle. Après avoir longuement travaillé à Moscou, elle part à la découverte du Japon pour répondre notamment à la commande “Nouvelles Vagues”. Dans sa traversée de l’archipel, elle prend de nombreux relevés de racines, dessinés à l’aquarelle, en déclinant toutes les nuances du bleu. Des images photographiques rapportées de ce premier voyage, procédant d’une véritable reconnaissance des lieux - vers lesquels sa sensibilité devait un jour l’amener, et vers lesquels elle retournera longtemps -, elle choisit un fragment de sol. L’image est réalisée dans une plongée exacte, depuis un pont suspendu. Procédant d’une prise de vue “à l’emporte-pièce”, l’image tire parti de la force descriptive du médium photographique, de son objectivité technologique. Ce qui est donné à voir s’offre à nous dans une frontalité radicale, redressant l’horizontalité du sol sur le plan vertical de la cimaise. Rien, ou si peu, et donc beaucoup à explorer visuellement : les végétaux, sortes d’algues labiles, s’infiltrent entre les pierres. La luminosité liquide d’une flaque vient attirer l’œil quand la volumétrie des enrochements structure l’espace. L’image est coupée en deux par un câble la traversant d’un bord à l’autre, comme une affirmation première de la dyade nature-culture, si opérante dans le monde flottant - comme une mise en évidence de la tension engendrée par la recherche d’une rationnalité de maîtrise du monde naturel par l’espèce humaine, dans sa volonté de contrôle de ce qui l’excède et la contient.
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(EN) Laurence Butet-Roch, British Journal of photography, “Lost in translation”